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Au programme :
Le portrait de la semaine.
Pourquoi Clarisse?
Les bonus.
LE PORTRAIT DE LA SEMAINE
Aaah, le printemps ! Les beaux jours reviennent. Les fleurs renaissent, et nous avec. On a alors qu’une envie, celle de sortir et de repartir à l’aventure. Et ça tombe bien ! Parce que cette semaine, on rencontre une aventurière hors norme. On passe un moment avec… Clarisse Crémer.
Navigatrice singulière dans un milieu de la voile très secret et parfois mystique, elle a connu une progression impressionnante. En 5 ans, elle est passée de débutante à skipper professionnelle sur la course autour du monde la plus périlleuse qui soit.
Alors forcément, ça titille notre curiosité. On a envie d’en savoir plus ! D’où vient-elle? Comment a-t-elle fait? Et qu’est-ce qui la rend si spéciale?
C’est parti!
LES DEBUTS, LA RENCONTRE
Les premières années de la vie de Clarisse, ce sont celles d’une jeune fille d’un milieu privilégié de la région parisienne. Ses parents sont entrepreneurs. Elle est brillante. Elle fait ses études au lycée Saint Geneviève puis à HEC Paris.
Elle ne le sait pas encore, mais son destin est sur le point de changer.
Pendant ses études à HEC, elle intègre une ou deux associations étudiantes. Le club de voile, et Rêve d’Enfants. Rêve d’Enfants exhauce les rêves d’enfants atteints de cancer, et leur fait voir le monde. Cette année-là, c’est en Corse que l’association se retrouve pour faire de la voile. Le tout encadré par un jeune skipper professionnel : Tanguy le Turquais.
C’est le début de leur histoire.
Je laisse Clarisse raconter comment tout a commencé et ce qu’elle en a tiré.
LE NOUVEAU DEPART, OU PRESQUE
Mais Clarisse et Tanguy sont sur leurs lancées respectives. Lui vit en Bretagne et prépare ses prochains projets voile. Elle finit ses études et lance une entreprise avec son frère : Kazaden, un site qui regroupe les plus belles activités d’extérieur (et qui existe toujours).
La semaine, elle bosse à fond pour faire avancer sa boite. Les weekends, elle les passe dans les trains entre la Bretagne et Paris.
Mais petit à petit, un malaise s’installe.
Clarisse travaille, trop. Elle a moins d’énergie, elle ne se sent plus à fond dans son projet. Aujourd’hui, on appellerait ça un burnout.
Objectivement elle a tout : un diplôme prestigieux, un job passionnant, un copain. Et pourtant, elle va faire ce que peu de monde ose. A 25 ans, elle lâche tout. Du jour au lendemain, elle part s’installer en Bretagne.
Avec le recul, elle dira que c’était la première vraie décision de sa vie.
LE NOUVEAU PROJET, OU PRESQUE
Son déménagement est une vraie bouffée d’air frais. Elle est au bord de la mer, avec son compagnon. Pour vivre, elle se fait consultante marketing indépendante. Et dès qu’elle peut, elle suit les projets voile de Tanguy.
Petit à petit, l’idée de lancer le sien naît. Mais comment fait-on quand on est une quasi néophyte de la voile, qu’on n’a ni connexion, ni sponsor, ni expérience dans le milieu?
Premièrement, on décide de son projet : ce sera la Mini-Transat 2017, qui n’a de “mini” que le nom. Il s’agit de traverser l’Atlantique en solitaire, sans assistance, sur des bateaux d’à peine 6 mètres 50. Il faut compter près de 15 jours pour y parvenir !

Deuxièmement, on joue avec ses propres armes : Clarisse lance sa chaîne YouTube “Clarisse sur l’Atlantique” avec sa copine Anne-Laure. Elle explose tous les codes. Elle raconte son parcours, alors que le milieu de la voile est plutôt secret. Elle expose ses hauts et ses bas, quand c’est l’image des vieux loups de mer un peu durs qui domine. Elle s’attendait à quelques centaines de vues, elle en récolte beaucoup plus et les sponsors viennent à elle. Ce n’est plus un sport qu’ils financent, mais une sportive, une personnalité, un humour, une énergie.
Troisièmement, on se fait de l’expérience. On sort en mer tous les jours, on participe à de plus petites épreuves (la Mini-Fastnet ou la Transgascogne), on partage tout avec ses amis marins. Et on prend confiance.
Le 1er octobre 2017, c’est le grand départ de la Mini-Transat ! 84 concurrents s’élancent. Après 14 jours en mer, elle finit DEUXIEME de la course ! Pas mal pour quelqu’un qui s’est lancé dans la voile quelques années auparavant seulement.
A LA CONQUETE DU GRAAL
Après un tel succès, il n’est pas rare de voir les marins démarrer tout de suite un nouveau projet, un nouveau défi. Mais pas Clarisse. Elle prend le temps de digérer. De temps en temps, elle participe à quelques courses quand même : AG2R la Mondiale avec son compagnon, la Solitaire du Figaro ensuite.
Un jour, elle reçoit un coup de téléphone inattendu.
C’est le début de sa quête du Graal.
Banque Populaire prend contact, et c’est un sponsor majeur dans le milieu de la voile.
Et pour le coup, c’est un vrai concours de circonstances. A l’époque, ils ont déjà un marin : Armel Le Cléac’h. Mais peu avant, celui-ci a subi un grave accident, n’est sauvé qu’au dernier moment de la noyade, et son bateau est déclaré épave. En attendant d’en reconstruire un, Banque Populaire cherche un nouveau marin pour participer à la prochaine grande épreuve.
C’est le Vendée Globe 2020 !

Clarisse réfléchit. On est sur un autre niveau de challenge. On parle de 3 mois en mer, en solitaire, sur des voiliers de 18 mètres de long. Et le bateau qu’on lui confit a déjà gagné le Vendée Globe et la Route du Rhum aux mains de marins expérimentés.
Mais l’envie est plus forte que les craintes, alors elle se lance.
Le 8 novembre 2020, c’est le Grand Départ.
Et la suite, c’est Clarisse qui la raconte le mieux.
Après un peu plus de 87 jours en mer, elle termine son tour du monde à la 12eme place (sur 33 partants et 25 finisseurs) ! Le retour est brutal, les sollicitations nombreuses. Elle rentre épuisée, mais heureuse de l’avoir réalisé.
APRES LE VENDEE, LE CHOC
Petit à petit, Clarisse pense à l’après Vendée Globe.
Elle rêve désormais en double. Le Vendée Globe 2024 est dans son esprit bien sûr, mais elle rêve aussi de fonder une famille. Et en novembre 2022, elle donne naissance à une petite fille.
Reste donc le Vendée Globe 2024 !
Ou pas.
Banque Populaire l’informe qu’elle est débarquée de l’équipe. A cause du retard pris avec sa grossesse, ils ne pensent pas qu’elle soit capable de faire les minima requis pour se qualifier pour le Vendée Globe. Ils décident qu’elle est un risque qu’ils ne veulent pas courir.
En colère, Clarisse rend la décision publique.

L’onde de choc est réelle, la consternation majeure.
Banque Populaire a beau tenter d’expliquer leur décision par le fait d’un “retard irrattrapable”, le mal est fait et la vague de soutien est massive et générale. Sauf au sein des skippers, restés discrets sur le sujet.
Dans le même temps, Clarisse ne lâche rien. En un mois, elle trouve un bateau, un sponsor et une équipe. L’Occitane la soutient, et l’aventure continue.
Son rêve est donc relancé, en ce début d’année 2023. La préparation suit son cours, et on la retrouvera forcément le 10 novembre 2024 au départ des Sables-d’Olonne.
LE DEBUT DE LA SUITE
Voilà pour l’aventure de vie de cette jeune femme qui n’a que 33 ans.
Ce n’est donc probablement que le début.
Et pourtant, il me semblait intéressant de nous arrêter un instant sur ce qui fait l’exceptionnel de Clarisse. Quand on l’écoute, elle est comme tout le monde. Elle a des envies, des objectifs, des épreuves, des réussites - comme nous au fond.
Mais quand on l’observe, c’est le parcours d’une personnalité que rien n’arrête, qui finit par gagner sur elle-même et sur les autres, qui construit son parcours une course après l’autre, et qui n’accepte jamais que d’autres lui dénient ses ambitions.
Elle est authentique, déterminée, presque féroce.
C’est ça Clarisse Crémer.
POURQUOI CLARISSE?
Si je dois te résumer mon impression, je dirais que Clarisse pourrait être notre copine. Elle semble être comme tout le monde. Elle a des projets et des envies, des hauts et des bas, des joies et des misères.
Et pourtant, elle ne fait pas comme tout le monde.
Du coup, l’enjeu de la semaine, c’était vraiment de trouver les secrets de cette singularité. Et j’en ai trouvé trois :
L’audace, la détermination et le courage ne se montrent que dans les actes.
Le succès se construit brique par brique, course après course, après course.
La chance, les rencontres et les coincidences ont un vrai impact sur nos vies.
Et toi, qu’est-ce que tu retiens?
LES BONUS
Voilà pour cette semaine, à la semaine prochaine 😊